DOMINIQUE QUÉLEN
Eléments de langage
" la terre, le chemin terreux entre les prés. Comme une reprise dans un drap. L’aube grise, nuit débouchant dans une nuit plus claire. Le sentiment de durées emboîtées, le peu de jour, de douleur, rendent l’instant bien simple. La main seule avancée, fruit peu charnu, pour écarter les derniers obstacles. Puis l’odeur sans nom de la rivière. "
"Entre le vers sec et les eaux grasses de la prose, la loque, une autre fois, suinte son eau"
"ne jamais changer de chaussures au milieu d’une phrase : elle serait perdue, vieille prose dans un rythme neuf, et le mot juste espéré comme un être cher. La pensée, pour être fluide et ferme dans ses détours, s’accommode assez bien d’un pas régulier. Les hauteurs la ruinent, la ramènent à ce qu’elle est : un semblant de victoire sur soi "
"Quand l’eau rétrécie s’est refermée sur elle-même, retenant toute l’eau antérieure, et que l’air autour se reforme "
"le moindre sentier sent sa petite odeur de bois gris, d’ombres couchées."