JOËL BASTARD
Des lézards, des liqueurs
"Il y a des lézards, des liqueurs et du sens. Les mains claquent comme des voiles sur les hommes au sang couvert de grandeurs. Il y a une question émiettée sur la table, l’éclat de rire d’un arbre dans le jardin d’eau claire. Un fruit dans la parole du passager clandestin. Organisons la fête des clous et du fumier, de l’acier et des sangles de cuir. Des planches de retour sur la scène évidente, des papiers en retard arrachés de la lampe."
"ça cogne à l'entrée de l'hôtel. La roche est noire, habitée de rampements serviles, de reptations obligées. De promiscuités obscures. L'horizon n'a pas accès aux luminaires assombris de l'emphase au fond du couloir. La partie de cartes est en cours, les navires en miettes. Une créature côtière se penche sur l'inconsolable : le sable, les galets, les goélands désarticulés - peut-être des jambes d'hommes, des seins de femmes, pourquoi pas des mains d'enfants ! Les lames prétentieuses sont réduites aux clapots essoufflés. Défaits les innombrables périmés, gonflés, à l'abandon. Défait l'alphabet de la conscience. Ressac, ressac. Tout redeviendra sans connaissance, au grand air. A la laisse épanouie."