EDITH AZAM |
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"Il est encore question de mise à mort dans le texte d'Edith Azam, On sait l'autre, mais, cette fois, sans retour possible. On ne sait rien du narrateur sinon qu'il est chez lui lorsqu'il entend des pas sur le gravier. Ce qui pourrait, au départ, être vécu comme le simple désagrément d'une visite inopportune va petit à petit se muer en un malaise profond. Ici, l'autre n'est jamais vécu que comme une menace, un danger. Et pour cause : il vole, viole, tue. |
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Il nous dépossède de nous-mêmes, cherche à nous infiltrer pour se substituer à nous et nous manipuler, et finalement nous tuer. Ainsi, la maison dans laquelle s'est réfugié le narrateur, et que l'autre cherche à forcer, semble n'être qu'une métaphore de son intimité, de sa propre « intériorité ». Ici, non seulement l'autre ne nous révèle pas à nous-même, il n'est pas condition de notre existence, mais il est au contraire négation de celle-ci, puisque sa présence induit nécessairement notre disparition. Il veut nous faire la peau, l'autre, mais pas seulement. Il veut faire la peau du langage. Parce que c'est bien là que se retranche la vie pour Edith Azam, dans les mots, qui ne sont jamais, chez elle, une abstraction - ils sont solides en bouche, les mots, ils sont faits de chair, ils saignent, même, pour nous, quand l'autre essaye de nous atteindre, ils s'offrent en sacrifice. Porté par une langue intense mais toujours maîtrisée (on notera en particulier un usage très judicieux du double point), le long poème en prose d'Edith Azam se mue ainsi en un hymne puissant à la littérature. |
Si, dans les romans d'Hélène Gaudy et d'Olivier Steiner, la limite entre moi et l'autre demeure indépassable, elle n'a jamais été aussi proche d'être abolie que dans le texte d'Edith Azam : sans doute cet ennemi intime qui cherche à prendre possession de nous n'est-il que cette part obscure et redoutée de nous-même qui n'est pas du côté du langage, et qui risque de nous perdre. Une autre façon de dire ce qui perce dans les deux autres textes : si l'autre nous fascine autant, si son regard provoque le vertige, ce n'est sans doute pas tant par ce qu'il semble nous dire de lui, que par ce qu'il nous renvoie de nous-même, et qui nous est étranger. " |
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![]() Atelier de l'agneau |
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![]() atelier de l'agneau novembre 2010 |
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Dernier Télégramme |
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![]() Les mots qui couvent mars 2007 |
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![]() Dernier Télégramme janvier 2007 |
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