ROGER LAHU
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Bô-pouhèmes

« se perdre dans l’autour »   
(Antoine Emaz  - Erre   septembre 2022)

ailleurs où
où ça
commence ?

quand tu fais un pas
au-delà
du seuil de la vieille maison ?

au bout de l’unique rue
de ton hameau
après la dernière maison
(celle des Bordets) ?

sur l’autre rive
(embroussaillée)
de ta rivière
là où tu ne pêches jamais  ?


à l’est
au croisement
des chemins forestiers
là où toujours
tu tournes vers l’ouest ?

si tu ouvrais
 la porte bleue
d’une photo
qu’une amie t’a envoyée ?

dans  les pages  du  livre de poèmes
d’un  vieux copain
qui vient de paraitre trois ans
après sa mort
dont les derniers vers sont :

« la vraie nuit devant c’est pire
il n’y a même plus de mots

eteindre » ?


ailleurs où
où ça
commence ?

pas forcément loin

lundi 5 décembre 2022


à  JP, « Le Patron »

des voleurs ont dérobé en plein jour
à un ami
dans son garage
des machines auxquelles ils tenaient
d’une marque japonaise réputée
sa femme était dans le jardin
la porte du garage ouverte
les gendarmes appellent ça « vol par ruse »
mais je n’ai pas compris pourquoi

les voleurs vont revendre les machines japonaises de mon ami
ils en tireront un peu d’argent
que s’achèteront ils avec cet argent ?
peut être une fausse caméra de sécurité
pour équiper le garage de leur maison 
en se disant « nous sommes drôlement   rusés ».

j’aurais voulu donner à ce poème un petit air japonais
pour consoler mon ami du vol de ses machines  de là bas
mais je ne sais pas faire
peut être inventera-t-on un jour
une machine à écrire des poèmes avec un petit air japonais

est-ce qu’elle suscitera la convoitise
d’un voleur « à la ruse » ?

3/4 juin 2022


Ici rien de « spécial »
dans ces alentours qu’on dit « immédiats » (où cessent ils d’être immédiats ?) :

quelques souffles
du vent d’ouest
le grand prunus défleuri frémit un peu
  le soleil
descend doucement
derrière la forêt des trois monts
  ici nulle lourdeur

mais  à la radio   j’entends la pesanteur du monde ailleurs

le petit vent d’Ouest
le prunus
le soleil couchant
les mettre dans le poème
est-ce « déplacé »
quand Marioupol  Boutcha  là bas
ailleurs ?

ici le vent est tombé

mardi 12 avril 2022


 

petit matin d’hiver
le gros tas de fumier
saupoudré de gel
comme un gateau de sucre glace
fume paisiblement

calumet de quelle paix ?

un lièvre se carapate
dans la grande pature pentue

fumée blanche de mon haleine
dans l’air froid

au retour de balade
je me roulerai une clope
et la fumerai avec grand plaisir

samedi 12 février 2022



Talus  punk


l’employé communal
lui a tondu à ras les tempes
ne lui laissant qu’une iroquoise hirsute
de hautes graminées

mais le vent dans les branches
ne siffle pas
« no future »

mercredi 7 juillet 2021


 

lente et souple coulée
de vastes pâtures
au flanc dodu d’une colline

« paix des pâtis semés d’animaux, »
comme disait l’autre
sans savoir quelles races de vaches
y paissaient paisiblement dans ces « pâtis »
races à viande ou à lait ?

j’en veux toujours à la poésie
d’ignorer le vrai nom des vaches

certaines s’appellent pourtant
« abondance »

 

12-15 mai 2021


le bô pouhème d'hier soir

fin d’un jour de fin novembre
la nuit est presque tombée
puissants phares dans la presque nuit  deux tracteurs
dans un pré voisin
où avaient été accumulés depuis des mois
des monticules de fumier
l’un charge l’autre attelé à un épandeur
le fumier fume dans la lueur des phares
et dans l’air déjà très froid
il va geler cette nuit a annoncé la météo

par la fenêtre ouverte
la fumée de ma clope s’échappe
et rejoint peut être celle des fumiers
que les deux tracteurs manipulent

la nuit est tombée
pub à la radio pour des « chaussettes françaises »
sont-elles  assez chaudes au pied pour ce début d’hiver ?

28/11/2020 19:26


« the poet game »

en route
vers la déchetterie
le coffre chargé de poubelles
remplies de débris végétaux
avec sur la sono le meilleur disque
de greg brown « the poet game »
je vois
au bord de la petite route départementale
un vieil homme à l’abondante chevelure blanche
debout à  côté de sa voiture arrêtée
il pisse dans l’air frisquet
d’un matin de fin d’hiver
il a pissé plutôt
puisqu’il secoue sa vieille bite
je souris en pensant :
« rentre la vite au chaud
vieil ami inconnu
tu vas te la geler ! »

samedi 28 février 2015


un an encore a chu
vieil arbre tronçonné
désormais bois
de charpente 
ou  de chauffage 

ou destiné
à devenir pâte à un papier
sur lequel un seul et magnifique poème
sera peut être écrit

tout son pesant
d’arbre mort
 alors
en serait allégé

ce serait bien

02  01  2015


sauter de l’âne au coq
de la carpe au lapin
faire tomber le soleil
briller la pluie

en faire à sa tête quoi !

14/08/14


ailleurs où
ça commence ?

là bas
dans les lointains ?

pas l’élan
pour ça

dégout véhément
à l’idée de « faire »
une chine ou un pérou

y aller y aller y aller ?
d’abord  essayer
de faire aller

quitte à aller à son rebours
à contre son sens
à contre ses courants

pelures d’oignons
en guise de grand voile

 

samedi 9 août 2014


énigme d’un soir du mois d’a-oût
pourquoi dans le ciel d’orage
toutes les hirondelles de mes alentours
par dizaines tournoient elles
autour du sommet de mon vieux peuplier
s’y posent quelques secondes
et repartent pépillantes à tue leur petite tête
d’oiseaux
quoi les y attirent ?

et je repense au vieux king kong
environné d’avions
au sommet du haut building
où il avait trouvé refuge

les hirondelles soudain
s’enfuient

qui a perdu la bataille
qui est mort ?

l’orage s’approche
en grognonnant au loin

04/08/2014 18:59


à Antoine

dans un moment de rage

j’ai abattu tous mes chiens
tous mes arbres
toutes mes cartes

ça m’a requinqué
j’avais failli me laisser
abattre

innocemment

oui vraiment abattre
ça requinque
ça ravigote
ça retape
ça ragaillardit
ça remonte

comme un coucou
dans la prison des heures

bientôt
je ragerai à nouveau

forcénément


le dernier  bô pouhème

 
aube de juin
eté tout neuf
lumière fraiche et douce
comme un cul d’enfançon

le cheval solitaire dans son corral
et moi à ma fenêtre grande ouverte

humons l’air nouveau


le dernier bô pouhème :



 
ah  les z’hirrrrrrrrrrrrrrrrondelles
elles z’zzzzzzzzzont
z’zzzzzzzzzont  et z’zzzzzzzzzont
des zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzailes !

et jasent jasent jasent jasent
«jasent   joyeuses »
 tandis que
« le soleil déclinant se croise
avec la nuit sur les collines »

comme l’écrivait jadis
charles guérin
mort à 33 ans en 1907
d’une tumeur au cerveau

il existe dans wikipédia
une page « décés à 33 ans »
charles guérin n’y est pas
mais hamlet mkhitaryan oui
footballeur dead itou
d’une tumeur au cerveau

carol lombard
est morte aussi à 33 ans
elle avait joué en 1933
dans un film titré
« l’aigle et le vautour »

un vautour peut vivre jusqu’à 33 ans
un hirondelle non
mais les vautours jamais
ne jasent joyeusement

carol lombard était belle
son dernier film fut
« to be or not to be » :

 

Une hirondelle ou un vautour ?

 

 


petit poème
mort
dans l’œuf

poème punais ?

26/04/2014 19:36

un poème
peut-il mourir ?
et  de quelle soif ?

poème gosier en pente ?  

26/04/2014 19:38

le soir le poème
te déprend
du jour

sans plus en dire
26/04/2014 19:39

quand le poème
ralentit
il faut couper

tous les contacts

26/04/2014 19:41


« Dona nobis pacem »

un encore autre (toujours autre)
 jour fini
a week also on dit ça « fin de semaine » on souffle

tu poses la besace de la besogne
ordinaire
comme une ancre qu’on jette

à l’eau pour
stopper la dérive d’une piètre barcasse
et éviter qu’elle dérive

tu enfiles un vieux froc
un sweet maculé
tes bottes de caoutchouc

et  ah quelle impati-ence
prends ta canne ton sac
 ton seau ton épuisette

et fonce fonce fonce
yes  yeaaap  yeappeee
vers la rivière

ça pleusine
peu te chaut
piscator        peccator
 
 agnus dei,
 qui tollis peccáta mundi,
dona nobis pacem »

la paix  ? les martins pêcheurs
 te l’apporteront
si les anges font défaut 

vendredi 4 avril 2014

LARMES D’OIGNON
(tercets & quatrains & quintils  sparadraphysiques)
(guérissent bobos en tous genres)
(peines de cœur et  perte d’appétit)
(blues hivernal et d’autres saisons)
(etc …) FIN (provisoire) du titre

est ce que les oignons
pleurent
quand on les épluche ?

 

etre peut-
etre peu
mais « comme même »
 a minima ?

le ciel cielle
comme à son habitude :
c’est bien comme ça
 non ?

 

j’en dis pas
plus que ce que j’en dis :
moins serait
mieux ?

 

ils disent qu’ils
savent qu’ils disent
et le savent  eux
mais toi ?

 

de saison faut que
soient légumes
plaisirs et alii :
mais  laquelle ?

 

demain sera un autre jour :
demain :
comme d’hab  
(ad libitum)

 

peut on être
vaincu
par ses défaites ?

 

« faut voir » il dit
« et de près » je dis
« on s’rapproche alors ? » il dit
« fais gaffe quand même » je dis

 

« j’aime bien cette poésie »
« pourquoi ? »
« parce qu’elle est pas trop longue à apprendre »
  La vérité sort de la bouche des enfants 

 

ça devrait couler
« de source »
ça ne pas
source tarie ?
(On a l'habitude de tarir (...) les vaches (...) avant leur accouchement afin qu'elles ne soient pas obligées de prendre sur leurs réserves pour nourrir le fœtus (Lar. agric.1981).

 

Pas trop n’en faut

  • Encore moins ? –

Juste un chouia

  • Comme ça c’est bon ?-

Presque !


phénomène vagues-submersion
remarquable ?

j’attends j’attends …
nul poème en vue

quoi nul tsunami
me submergeant ?

alors  c’est quoi ça
que j’écris ?

vague pissette de mots
distiques énurésiques ?

oh ! dire que j’étais « muse »
ton féal !

j’aurais pas dû !
(mais c’est menterie tout

ça
ces distiques inclus )

 

(le titre est placé à la fin :
« distiques météorologiques »)

Les bonnes résolutions

 

si je savais encore écrire
un poème
j’écrirais ce poème

***
avant je savais écrire
des poèmes
je disais comme ça : « j’écris des poèmes »

***
pour écrire un poème
il faut tout un matériel adéquat
entre autre un bon tire bouchon

***

écrire un poème
ça demande beaucoup beaucoup
d’impatience

***

demain dès l’aube
j’écrirai un poème
si le réveil sonne

***

pour écrire un poème le plus  délicat
c’est le sondage du fond
et ensuite l’amorçage adéquat

***
écrire un poème
comme on cuit un œuf à la coque
trois minutes chrono sinon ça durcit

***

le poème à écrire parfois il renacle
il bronche
et t’as pas des éperons à tes pantoufles

***

écrire un poème
c’est se dire « go west old man go west »
ou pousser un grand « youhouhou Rintintin »

***

peut être que si tu n’écrivais pas de poèmes
tu réussirais
à écrire un poème ?

 

10/01/2014 18:55


« Penser gêne autant que marcher sous la pluie
Lorsque le vent s’accroit et que la pluie semble tomber plus fort »
(Fernando Pessoa – sous le couvert de son heteronyme « Alberto Caiero »)



-4-

soir tu aimes
commencer un poème
par ce mot    soir

pour faire taire tuer
dans l’œuf
les autres mots qui se précipitent

comme des petites tortues marines

(Toutes les jeunes tortues éclosent en même temps et se dirigent vers la mer.
Seule une très petite proportion (environ 1 %) reviendra sur la plage qui les a vu naître car elles sont la proie de nombreux prédateurs.)

-3-

soir tu aimes oui vraiment
commencer un poème
par ce mot    soir

comme si tu emballais
le jour fini

paquet de quel cadeau ?

-2-


soir tu aimes
commencer un poème
par ce mot    soir

pour pouvoir écrire ensuite
« la nuit tombe »

ecrire « la nuit tombe »
te procure une pleine satisfaction

même les nuits de quart de lune

-1-

soir tu aimes
commencer un poème
par ce mot   soir

et tu te dis
ça n’est pas un mauvais début
même si soir c’est plutôt une fin

de quel « non recevoir » ?

 

06/12/2013 18:52



« un oiseau de paradis dégommé en plein vol »
tu lis ça :
« un oiseau de paradis dégommé en plein vol »
dans une page d’un polar très glauque
« un oiseau de paradis dégommé en plein vol »
tu ne sais pas à quoi ressemble un oiseau de paradis
(tu feras bientôt une « recherche image » sur google )
mais tu vois 
tu vois très bien
une gerbe de plumes
ensanglantées
et de petits os
se dispersant en plein ciel
et le ciel est d’un  bleu très cru
alors que ton ciel à toi
est gris sombre moucheté de taches vieux rose
ciel d’un soir d’automne
dans un pays sans oiseau  de paradis

quel poème aurais tu écrit
avec une plume d’un oiseau de paradis
« dégommé en plein vol » ?

le ciel est maintenant
très sombre
mais pas encore tout à fait
noir

11/10/2013 19:19

 


soir d’automne    fumée    en bas
de ma colline   un voisin brule
sans doute  un tas

de branchages
c’est désormais interdit
par « décret municipal »

il s’en fout  et  j’écoute
un air de musique
 traditionnelle japonaise

«le chemin vers izumo :
le soleil se couche
sur le temple de kyoto »

à chacun ses temples
et ses encensements
même interdits

soir d’automne    grésillements   dans la cuisine
dernières courgettes et petits patissons
qui rissolent  dans un yok

ça sent très bon

25/09/2013 19:38

soleil couchant soir de septembre le piano
d’abdullah ibrahim il va
« bien avec »
même si le disque s’appelle
« african dawn »

je n’ai jamais vu l’aurore
se lever en afrique

abdullah ibrahim n’a jamais vu le soleil
se coucher par ma fenêtre d’ouest

« ça n’empêche pas »

22/09/2013 19:07

Poème propitiatoire d’un qui a manqué de lumière un jour d’automne

Rayon premier et dernier à la fois
  d’un soleil rare
ce jour et le soir tombe
déjà
piètre automne décidément

et alors   cet été
qu’on dit « indien » ?

je vais me rouler  un calumet
sur la « galerie »
humide de la dernière radée
pour attirer la compassion

d’un Manitou de passage
avec les gros nuages
les « merveilleux nuages »

16/09/2013 18:43

13 raisons  de ne pas écrire le poème (en l’écrivant)
(en « total respect » pour Wallace Stevens)

1

il n’est pas impossible
qu’il soit impossible
d’écrire un poème
                     impassible

2

il semble évident
qu’il n’est pas évident
d’écrire un poème
                    innocent

3

il faudrait pouvoir écrire
des poèmes
sans traces d’effraction
                             textuelle

4

un poème tout noir
avec un bec jaune
sautillant dans une allée
                        a’xiste pas

5

écrire savamment
un poème ignare
et se vanter
                       de « la performance »

6

penser qu’on puisse remonter sans casse
un poème de 15 livres
avec un hameçon de 12 monté sur un bas de ligne de 16 centième

relève de « la croyance  magico primitive »

 

7

écrire un poème comme on lancerait
un dé  un seul
en espérant faire 421

c’est « assez beta »  non ?

 

8

dire : «écrire un poème
c’est créer un réseau social
plus puissant que facebook »

« prête à sourire »

 

9

imaginer qu’un  poème
puisse devenir l’objet
d’un  « colloque universitaire »

freine l’élan 

 

10

écrire le poème est  plus aberrant
qu’imaginer un « chemin creux »
en pleine beauce

                    bordé d’arbres « tétards »

11

le lezard vert au fond de l’évier
le vieux couple sur un banc entre deux chaises blanches
l’ébat ravi de l’enfant dans la piscine

     les mettre dans le poème : M.I.

 

12
vieux  barbu
ne va pas te prendre
pour Sheherazade

           même si tu as écrit mille et un « poèmes »

 

13
                 
dans le temps il fallait savoir compter
sur ses doigts
pour écrire le poème

                      plus maintenant c’est peut être « dommage »

 


VUES D’ANGLES ET COINS DE VUES




1
j’angle mal ou vaille
que vaille tachant
de garder droit l’œil

(mais obtus ou aigu
pourquoi pas)

2
Un coin vu
Un coin de vue

(pas de quoi
en faire une gelée)

SPRING SKETCHES (suite)

7

t’as pris tes premiers goujons
de ta saison de pêche
t’es content
« y’a pas de quoi ? »
si !

 

8

le mot « printemps »
sonne bien

même si il nasille un peu

a –t-il chopé un «rhume de printemps » ?

9

Sketches :  croquis
pourquoi vouloir croquer
le printemps ?

il a  forcément   goût  sur
des fruits trop verts

« ça pique la langue »
comme on disait petit

10

j’ai goût
pour les poèmes pas à maturité

un peu acides

pas arrivés à terme
cueillis trop tôt

mais « sur l’arbre »

08.05.2013


SPRING SKETCHES (suite)

6

ah quel cabotinage
le rideau de pluie qui s’avance gris sombre avec des effets de cape
l’orage qui claque ses plus que trois coups d’éclairs 

j’attends presque une voix céleste déclarant
« the show must go on »

06.05.13


SPRING SKETCHES

1

par la fenêtre d’ouest
le soleil se fait abeille

soleil miel couchant

2

le vieux poirier centenaire
tire à fleurs blanches

contre les orages
de printemps

3

le martin pêcheur
n’a jamais  lu l’intégrale
des aventures de  buck danny

4

chats blancs
chats noirs
et de toutes les autres couleurs
de mon vieux voisin
venant compisser mon jardin

en rut ou en chaleur
mais pas le vieux voisin

plié à 45°

5

tapis jaune
le forsythia a laissé
tomber

toutes ses mises
et ses pétales

banco desespéré ?

02.05.2013


Poème au régime

ce poème
est sans gras
sans sel
sans sucre
sans additifs
sans gluten
sans ogm
sans viande
sans arrêtes
sans peau
sans os
sans sang

ce poème
 a envie d’hennir
comme un cheval  (de  quel cirque ?)
affamé sur un parking
 d’hyper marché
un dimanche après midi
d’hiver
alors que c’est le printemps

 

30.04.2013
(France inter émission « le téléphone sonne » : «maigrir avant l’été »)



 

D’une fenêtre l’autre
Celle de Pascalet au mâs du « Gâge »
S’ouvrant plein midi
De toutes les fenêtres de notre maison celle ci m'était la plus chère
Écrit Henri Bosco
La mienne d’Ouest
Et  du  miel en coule souvent
De toutes les fenêtres de notre maison celle ci m'est la plus chère

Les oiseaux que font naitre
Les doigts de Dave Holland
Dans les cordes de sa basse
« conference of the birds »
La truite que j’ai pêchée tout à l’heure
Et mes doigts je les ai crochetés
Dans ses ouies pour qu’elle ne m’échappe pas

D’une fenêtre l’autre
Quelque part certaines se sont ouvertes
Sur les horreurs usuelles
De la vie qu’on y mène
Plein midi ou à l’ouest ?
Cela n’importe guère
La mort fait perdre
Tout sens de quelque orientation

Les oiseaux tiennent conférence
Où bon leur semble

 

24/04/2013 19:24:06

"poème en rade quelque part »
(extraits d’un non-art poétique)

À Françoise

RADE

  • (1474) Apparait  avec le sens de « mouillage à l'abri des vents et des lames » — (Ordonnance de Louis XI pour la formation d'un port et château fort à la Hague) ; (1914) en rade « seul, à l'abandon ». Emprunté au moyen anglais rade attesté au même sens depuis 1320, issu du vieil anglais rád (« chevauchée, voyage, passage ») étymon de road (« voie, chemin, route »), et raid. Par la fenêtre, on voyait tout Paimpol, toute la rade, avec les Islandais là-bas, au mouillage, − et la passe par où ils s'en vont (Loti, Pêch. Isl., 1886, p. 98)
  • Laisser qqn ou qqc. en rade, être en rade. Abandonner quelqu'un/quelque chose, être abandonné
  • Être, rester, tomber en rade. Être en panne, être dans l'impossibilité de continuer.
  • (Familier) Bar, débit de boisson.
  • (Argot) Trottoir J'ai poireauté deux plombes su’l’rade à attendre madame. — (Bruant, 1901)

    • Le Poème « au mouillage » : de retour de quelle pêche hauturière ?(bredouille ?) ou prêt à appareiller vers quel Nouveau Monde ? (avec quelles illusions ?)
    • Souvent le Poème me laisse en rade : je  poiraute . Longtemps parfois. (tas de mégots à mes pieds sur le trottoir)
    • Poème  « chevauchée voyage passage voie chemin route » : sans GPS  ni carte  (et tu n’as jamais su  lire les étoiles)
    • Et si … des débits de poèmes ?   patron !  tournée générale!
    • Quand le Poème tombe en rade  ne cherche pas de réparateur  agréé  : tu sais bien qu’aucune assurance ne couvre ce type de « risque » (si  si ! lis bien ton contrat c’est écrit en tout petit en bas de la première page)
    • Et pour sortir de la « rade » quelle « passe » le Poème peut-il emprunter ? impair passe et manque : laissons cela au hasard. 

poetry how does it feel now
chante akua naru
non             rectification                elle ne chante pas
elle dit
how does it fell now
now c’est dimanche 14 avril 2013 19h 40
par la fenêtre d’ouest se deverse
une avalanche de lumière
une avalanche douce
au ralenti
une avalanche de miel
how does it feel now
well very well
premiere journée vraiment printanière
j’ai bien sué en bechant mon potager
et j’ai entamé la saison de pêche
ma rivière se la pétait torrent du montana
sans les truites
je n’ai pris qu’un seul poisson
un beau gros gardon d’au moins 25 cm
je l’ai relaché précautionneusement
je ne pensais pas l’attraper ni lui ni un de ses copains
j’avais monté fissa une ligne
parce qu’envie véhémente d’aller à la pêche
après ma séance de béchage
et mis quelques vers dans une boite verte
l’important c’était d’aller au bord de la riviere
avec une canne en main
aucun désir de capturer quoique ce soit
juste faire les gestes adéquats
quand on est on au bord d’une rivière
dans la lumière mielleuse
d’une fin d’après midi
d’un dimanche de printemps enfin commençant
on ne se pose aucune question alors
même pas
how does it feel now

même pas

Sunday, April 14, 2013

Poème d’une fin l’autre

 

FIN j’aimerais écrire un poème
sans le commencer
lui couper sa petite tête entêtée
poème « cou coupé »
un poème qui se finirait
avant même que je ne l’écrive
je pourrais m’y balader peinard
dans ce poème  m’y perdre
sans nulle crainte
arrivé à destination
sans avoir fait le premier pas
j’aimerais écrire un poème qui perde
la mémoire de son commencement
comme un escalier amnésique
qui oublierait ses marches et sa  rampe
mais on ne tomberait pas « dans le vide »
n’ayant même pas mis le pied sur le paillasson
même pas ça
même pas le paillasson

j’aimerais écrire un poème
grolles crottées
des boues du dehors

sans les décrotter
les grolles

mais je les ôterais les grolles
sur le seuil du poème
pour « pas salir »
j’aimerais écrire un poème
propre
sans début ni FIN

 

02/02/2013 19:23

Poème des vraies odeurs de la campagne

soir d’hiver presque nuit
ciel couvert mais  étoilé quand même
ah  merveilleuse odeur de gas oil
mon voisin Jean fait ronfler son tracteur
pour transporter vers les écuries
une lourde botte de paille
soir d’hiver ah quel parfum !

31/01/2013 19:09

Faites vos jeux  rien ne va plus

j’ai passé l’âge
et des caps
horn et de désespérance
et la main
et  moult fruits et légumes à la moulinette
et du temps à …
et par monts et par vaux
et par des hauts et des bas
et des ponts et le sel et pour un con
et outre et de la pommade sur mes  brulures
et sous silence et sous des fourches caudines
et l’éponge et la serpillère
 et des aveux et mon chemin
et sous le vent et à travers les gouttes
et des ponts et des cols et des frontières

j’ai passé l’âge
je passe à autre chose

pour combler quel  manque ?

27/01/2013 19:08

Bach’s rap

« aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis » 
bach , sonate dite « actus tragicus »
une de mes préférées                 classée  bww 106

à chaque fois je souris
en lisant bmw
au lieu de bww

pour un petit dealer de coke
la béhemme est top classe
j’ignore s’il y a un modèle 106

« aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis » 
peut être qu’un petit dealer de coke
murmure  la même chose à ses clients

j’aimerais beaucoup écouter actus tragicus bww 106 de bach
sur la grosse  sono poussé à donf
d’une bmw d’un petit dealer de coke

- écoute mec  écoute ça
« heute wirst du mit mir in paradies sein »
et les caissons de basse feraient vibrer  bmw & bww

07/01/2013 19:48




Poème rebootant son luth

vieil ordi ronronne comme un matou
envie fréquente de le gratouiller
derrière les oreilles
mais n’ose point trop
parce qu’il est recouvert de poussière
et que ma « souris » est très susceptible
ces temps derniers

souventes fois elle me joue
ses tours
contre lesquels je n’ai nulle tapette efficiente

forcé alors de « rebooter »
le cat

 

09/01/2013 19:19

POÈME PAS ÉPATÉ

à françoise

I

les phares des trois bagnoles
descendant
 la colline de mazille(71250)  vers sainte cécile(71250)
ne sont ni « lucioles »
ni « étoiles filantes »
ni ne « trouent la nuit »
juste des phares de bagnole
descendant une route dite « départementale »
un soir d’hiver
un peu embrumé

je finis de fumer mon clope
sur la « galerie »
pas épaté pour un brin
par ces phares de bagnole

mais content quand même
de les avoir suivis de l’œil
sans trop pouvoir dire
pourquoi

06/01/2013 19:07

 

II

j’entends à la radio
qu’au « beau milieu » des océans
très loin de mazille (71250) et de sainte cecile (71250)
des hommes font la course
en bateau

icebergs
cap horn
tout un toutim héroïque

ils n’ont pas de phares
sur leurs bateaux
du moins
« à ma connaissance »

06/01/2013 19:30


Poème d’achoppement

À Valérie

 Il faut, lorsqu'on travaille, que l'idée où l'on s'achoppe vous soit unique. Il faut croire que c'est dans l'absolu que l'on travaille. A. Gide, Journal,1890, p. 17.
Les indices pratiques du monde se réfèrent à cette « praticabilité » de nos chemins : obstacles, mur, percée, scandale (pierre d'achoppement), brouillard, etc. P. Ricœur, Philosophie de la volonté,1949, p. 197.


toujours je bute
et encore et encore
sur les mêmes pierres de mes achoppements
nostalgie de quelles lumières
ou de quelles ombres « portées » ?
écharpe de cachemire
jeu du tokaïdo
pampilles de verre et grues de papiers pliés
manuel de « français » 1er l/es/s
la voix de feist chantant « graveyard »
la vieille boite de pastilles « la vosgienne »
servant de cendrier
fumer tue sur le paquet de « fleur de pays »
le goût unique du vin de ce soir précis
toujours j’achoppe

quoi dire 
qui en vaille nulle peine ?

 

03/01/2013 19:44


à JPD                                       « j’ai longtemps habité sous de vastes portiques »(Charles B)
« J’aime bien la petite maison que j’habite »(mail d’un ami cher en  hiver 2012)

peut-on habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut être  être content d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut on se contenter d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?

je vis sous un toit
ce toit est soutenu par une forte et ancienne charpente
cette forte et ancienne charpente prend appui sur des murs anciens et très épais
toit charpente et murs « tiennent bon » depuis très longtemps
j’admire leur ténacité
oui vraiment je les admire
parfois même les vieux murs je les flatte de la main
comme le flanc puissant  d’un bel animal
je crois même sentir sous mes paumes  comme un frémissement
surtout en plein été  quand dans les pierres du vieux mur semble courir un sang chaud et épais et puissant

peut-on habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut être content d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut on se contenter d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?

je dis rarement « ma maison » « mon toit » « mes murs »
je sais que ce ne serait pas approprié
je ne dis jamais « je possède une maison »
je dis « la maison »
avec énormément de respect
timidement presque
mais je lui dis parfois  «alors ma vieille ? »

peut-on habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut être content d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut on se contenter d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?

la maison m’autorise à l’habiter
la maison  sait que je sais ça    qu’elle m’autorise à l’habiter
je sais que la maison  sait ça
ne me demandez pas pourquoi
je le sais  de source sure mais obscure  
et  n’en tire aucune conclusion

peut-on habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut être content d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?
peut on se contenter d’ habiter quelque part (ou ailleurs) : ici par exemple ?

je dirai que oui
ne m’en demandez pas plus
je n’ai pas d’explications
autres que les mots « toit » « charpente » « murs »
et certains frémissements sous les paumes de mes mains
certains soirs d’été
c’est peu mais ça me suffit
en guise d’incertaines certitudes
pour le temps qu’il suffira
de m’en contenter  

mercredi 12 décembre 2012


MOON IN BLACK

la nuit la lune    troue         la nuit               dans le noir                de la nuit
la nuit est trouée
le noir de la nuit est troué

la lune tombera –t-elle dans le trou noir de la nuit qu’elle a trouée ?

la nuit puits            sans fond
si la lune n’y  bâtit ses margelles ?

se pencher sur le trou troué dans le noir 
dans la nuit
par la lune

résister  au désir             noir
d’y tomber   « pour voir »

y jeter quelques pièces
propitiatoires
dans ce trou        dans ce noir
sans fond

quelques mots



« Narrow way » ?

n’en faire
ni « tout un plat »
ni « tout un poème » ?

mais
si rien d’autre
à « se mettre
sous la dent ? »

tout peut faire ventre
si affamé
et qu’on n’a pas l’oreille
pour faire de la musique

 

en écoutant « narrow way »  de Bob Dylan dans son dernier CD « Tempest »

LE DISEUR DE BONNE AVENTURE

Mener le poème au bout

peut-être que
si ou non  ou presque pas
peut être que
ça ne se verrait pas
ou presque pas
si je n’écrivais pas
ce poème la
ce soir là
mais  peut être que
non
ou que si
je m’y perds un peu
pas beaucoup
mais un peu

un « tout petit » peu
un très tout petit peu

encore un poème très incertain
sur son absence de sort
(bon ou mauvais)

ah au tarot réussir
à mener
le « petit »
« au bout »

(en écoutant un « live »  de « the tallest man in the world »)

 

Je m’excuse

et si le poème était
peu ou prou
une sorte  d’ « excuse »

une façon en quelque sorte
de se défausser ?

 

Garder contre (malgré tout) 

et si oui  ou non  ou peut être
on ne pouvait écrire
le poème
qu’en se disant
« je n’ai pas d’habillés
en main
et aucun atout maitre  »

et alors on annonce
benoitement   et quand même

« garde contre »

21/09/2012

 

la mouche immobile
sur l’angle droit
de l’enceinte de droite
de mon ordi
semble envoutée elle aussi
par la voix de  shara worden
chantant « my dragonfly »

je lui épargne
le coup de tapette
usuel
elle a bon gout musical
cette mouche immobile

peut-être rêve-t-elle
qu’elle est un dragon ?

et que je rêve d’être une mouche
immobile dans l’angle droit
d’une enceinte
d’où sort la voix de shara worden
un début de soir
d’été finissant ?

30/08/2012 18:50

Toponymes /Jour de canicule

 

Ton fils est dans les montagnes du Lesotho
Une amie t’a montré sur son e-pad
Des photos (magnifiques) d’un « trek » au Laddak

Toi tu te souviens d’un vers de Segalen
« Lhassa je n’irai pas à Lhassa »
Derrière les volets clos
De la vieille maison
Sise au lieu-dit « Les Varennes »

 

18 août 2012


comment écrire un poème rusé ?
 « foin » ça devrait
suffire

et ça ne pas

et préciser
« odeur de foin coupé un soir de début d’été »
ne règle vraiment  pas le problème

ça même l’aggrave
lat. gravis «  lourd, pesant  »,

alors quoi le Poème
est il poids
mort
plomb plombant le vif léger subtil
lat. subtilis «  fin, délié  »; d'abord au sens abstrait  «  adroit, habile, rusé  » ?

je crois qu’oui

dimanche 1er juillet 2012


il n’y a plus de « garçons bouchers »

exit les « commis voyageurs » ou « de ferme »
disparus les « pâtis »

inexplicablement ce soir de presqu’été
ils me manquent
ces « garçons bouchers »
et ces « commis »  « voyageurs » ou  « de ferme »
et oh ces « pâtis »

mélancolie lexicale
ne plus pouvoir écrire
« garçon boucher »
« commis » « voyageur »ou  « de ferme »
et encore moins « pâtis »

d’où ce poème
par compensation

c’est ce qu’il y a de merveilleux
« d’épatant »  pour le moins
dans l’écriture d’un poème
on peut calmer
sa mélancolie lexicale

« pour pas un rond »

20/06/2012 19:12

Dans « Le roi sans divertissement » le narrateur écrit que l’automne « commence exactement à deux cent trente cinq pas de l’arbre marqué M 312 . Je les ai comptés » .
Pour moi l’été commence très exactement le jour où j’installe la moustiquaire à la porte d’entrée de ma vieille baraque . Pas qu’on ait des moustiques , on n’en a jamais . Mais des mouches oui . A cause de nos voisins à quatre pattes  : tous les chevaux du Jean . Les pâtures alentours en sont pleines . C’est pure merveille d’être voisin de tous ces chevaux . Ces dernières semaines notamment où la grande pâture en pente à la sortie du hameau est remplie de juments et de leurs poulains nouveaux nés . (quoi de plus beau qu’un poulain dans une grande pâture en pente un soir de printemps)
Aujourd’hui donc c’est l’été .
J’ai posé la moustiquaire . Non sans peine d’ailleurs : c’est une nouvelle et l’installer convenablement n’est pas mince affaire tant les dalles du seuil sont inégales .
C’est chose savante d’installer une moustiquaire : le bas doit à peine effleurer le sol pour pouvoir bouger dans les courants d’air (ça fiche la trouille aux mouches) et les panneaux doivent se superposer précisément pour ne pas laisser passage aux agaçants diptères .
J’aime beaucoup cette moustiquaire à ma porte . Elle tamise la lumière . Ne la cache (ni ne la gache) pas , la tamise , oui c’est le verbe juste .
Et quand cette lumière tamisée entre dans la salle je me dis : « C’est l’été »


Art poétique
(mission impossible/ starring Kingfisher)

« Que ton vers soit la chose envolée »   (Paul Verlaine)

jamais oh grand
jamais le poème
n’aura la fulgurente évidence
du vol à ras la rivière
d’un martin pêcheur
fonçant à toute berzingue
vers là où il doit
foncer
à toute berzingue
 
éclair bleu électrique

 

« Et tout le reste est littérature. »

16/06/2012 18:52

après avoir passé trois heures au bord de la Grosnes
et écouté l’émission « ça ne peut pas faire de mal » sur France Inter
consacrée à Rimbaud – ah quel martin pêcheur çui la – et Verlaine)

AP
(pour Antoine)

 

le poème ça se pose
sur la plage
comme une plume

(et le  goudron bouillonne
tout près)

jeudi 14 juin 2012

À Françoise parce qu’elle «  trouve ça trèsbeaubien »

 

un poème ça se pose
sur la page
comme un sac à dos
plein d’enclumes :
les fatigues des jours

un poème c’est comme un « ouf »
de soulagement
même quand le poème  raconte
des « choses qui paraissent affligeantes  »
comme disait dame Sei Shinagon

dans le poème « enclume »
n’est plus qu’un mot
sur la page
et « fatigue » quelques lettres

un poème
c’est toujours
allègement

et poudre de perlinpinpin

alors je n’écris
que des poèmes

même si je ne crois pas
« en » la poésie

jeudi 14 juin 2012

And you promised me poems
You promised me poems
You promised me poems
You promised me poems

 

Prise a-t-on « prise »
et sur  … ?
(rien de moins sûr)
alors ? lâcher ? peut être oui ou non
 lâche lâchons lâchez
prise ?
mais quelles ?

et parfois y a méprise
on se gourre
se fout le doigt
dans l’œil  
du cyclope

compliqué tout ça

je vais m’en rouler une
et faire gicler quelques petits
cyclones de fumée
en attendant

que ça morde
(peut être une « belle prise » ?)

                                                                       qui  sait ?

22/05/2012 19:33

(en écoutant « Poems » de Tricky

And you promised me poems
You promised me poems
You promised me poems
You promised me poems


Dans le poème on a tous
« son coin »
y en a des qui y plantent des œillets
d’inde ou d’ailleurs
pour éloigner les mouches à carottes
et des qui y guettent
des carpes
et des qui disent que c’est « leur coin »
et qui y batissent des murailles protectrices
contre les étrangers pas de leur « leur coin »
et des qui vantent les mérites
du poème de « leur coin » : gouleyant
long en bouche and so on
et  d’autres encore qui proclament
que “leur coin” est “leur coin” et que “leur coin” est  le “vrai coin »
et quelques heureux vaquent à leurs vagues occupations
d’un bout de vague coin
qu’ils n’ont pas cadastrés
mais des fois ça mord
et des fois aussi les carottes
sont goutues
même mordues par de sales mouches d’ailleurs

et le poème ?

le poème  s’en contrefout & se marre
vieux pécheur en étang
depuis longtemps vidé
de toutes ses carpes & carottes& cadastres& mouches

le poème est un parfait etranger

(sans carte ni de pêche ni de séjour)

 

(ni hameçon)

20/05/2012 19:50:12

« Les grandes écluses du monde des merveilles s’ouvraient devant moi …… »
NON NON NON ! il ne s’agit aucunement de la première déclaration d’un neo président qu’une quelconque république  (bien que ça serait pas mal comme premiere déclaration d’un néo-président  surtout si disait nous au lieu de moi)
C’esr  la dernière phrase du premier chapitre « du » Livre absolu : « Moby Dick » et c’est Ishmaêl qui parle   (« Je m’appelle Ishmaêl. Mettons » : incipit fameux )  :

« Les grandes écluses du monde des merveilles s’ouvraient devant moi  et , dans les folles imaginations qui me faisaient pencher vers mon désir, deux par deux  entraient en flottant dans le secret de mon âme des processions sans fins de baleines avec , au milieu, le grand fantôme blanc de l’une d’elles , pareil à une colline de neige dans le ciel. »

Ah que j’aime ce premier chapitre . Et tous les autres qui vont s’ensuivre .
J’ai repris « Le » livre dimanche soir , à 8h10 environ. Je dois l’avoir lu « sous » tous les président de la République depuis la fin des années 60 (parfois deux fois même) .
Je le lis toujoursdans ma vieille édition en Livre de Poche .
Etrangement  j’ai trouvé dedans un « marque page » étonnant : un Mickey affublé d’une montre en or très bling-bling dont j’ignore complètement  par quel hasard il s’est retrouvé  là .
Ca m’a fait sourire .

Comme m’a fait sourire , une fois de plus , cette autre phrase du chapitre 1 :
« Je suis content de savoir que c’est  « all right » , que tout le monde , d’une façon ou d’une autre en reçoit autant – auphysique comme au métaphysique je veux dire – et comme ça l’universel coup de pied au cul fait le tour et tous les hommes se frottent mutuellement les fesses et sont contents »

nues orageuses

-meteo france annonce de la grêle -
survolant   (anges/ demons aux ailes sombres)
le carmel de ma colline voisine

non les nonnes ne sont point nues
dépoitraillées
vierges folles affolées
par des orages « tant désirés »

juste une fin de jour
d’un mois de mai
bien pourri

et le pis est que
toutes ces eaux chues et chuantes
ne remplissent point
les « nappes phréatiques »

eaux  chuantes en vain
mais quel boucan

mes sœurs proches
prions
pour je ne sais quel jour
un peu plus « beau »

demain par exemple ?

 

vendredi 4 mai 2012




TUT COI

pour JPD

« 1170 soi tenir tut coi « se tenir tranquille » (Rois, éd. Curtius, IV, chap. 24, verset 7) »


vraiment tu ne sais ni quoi
ni comment dire :
la lumière si gracieuse d’un soir de printemps
effleurant le livre posé
sur le rebord de la fenêtre d’ouest
un polar italien
dont le titre est  « le silence comme preuve »

et aucun bruit
dans la vieille maison
que le ronronnement discret
dans la cuisine
de la VMC

tu en reste coi
(ou presque)

27/03/2012 19:30


mousse

petit
 qui sera tiré à son mauvais sort
petite
qui sera bue fraiche et sans faux col même marin

depuis deux jours je démousse maniaquement
d’anciens murets

ça me défatigue
des fausses fatigues

et je me vraiment mérite la petite
d’après le turbin

mais ne mangerai pas le petit
au repas  vespéral

28/02/2012 19:23