FRANÇOIS BON
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François Bon
Bob Dylan, histoires vraies

lecture performance
Le Triangle. Rennes

La chanson n'est pas un usage pauvre de la langue: ce qui la rend si évanescente, fragile, ou de réussite si rare, c'est cet art de la miniature, une façon aérienne ou impalpable. La pluralité artistique de Dylan n'est pas jouée: elle est l'essence même de sa confrontation au monde. Sa biographie artistique ne se réduit pas, comme dons trop de livres, à ses amours ou à la chronologie de ses enregistrements, mais impose aussi de suivre, pour ce qui nous concerne, en quoi des mots peuvent se saisir de l'état du monde et nous aider à nous y comporter, en notre époque de fissure ou d'opacité: tout simplement parce que c'est le rôle qu'il a tenu dons notre propre adolescence. [ ... ] (p. 261)



FRANCOIS BON
Bob Dylan
Une biographie

C'est soi-même qu'on recherche.
À l'époque, nous n'avions pas même l'idée de ce qu'il aurait fallu comprendre, archiver. Tout allait trop vite, et nous étions trop jeunes. Sans doute en va-t-il ainsi pour toutes les générations, sur ce bord qu'on n'affronte qu'une fois. Mais cette bascule-là, nous y sommes encore.


Tumulte de François Bon

François Bon et Bruno Serralongue

Au Triangle, à Rennes le 18 janvier 2006

 

"Il y a des durées vides et ces moments de saut où tout bascule"

François Bon

FRANCOIS BON
Daewoo

"Pourquoi appeler roman un livre quand on voudrait qu'il émane de cette présence si étonnante parfois de toutes choses, là devant un portail ouvert mais qu'on ne peut franchir, le silence approximatif des bords de ville un instant tenu à distance, et que la nudité crue de cet endroit précis du monde on voudrait qu'elle sauve ce que béton et ciment ici enclosent, pour vous qui n'êtes là qu'en passager, en témoin?"

Etonnants Voyageurs

Saint-Malo 2003


FRANCOIS BON


Le Vendredi 28 juin à Saint-Brieuc, François Bon reçoit le Prix Louis Guilloux

"... au milieu de la grande rue traversant l'ancienne île, le rocher émergé du marais, la maison imbriquée au garage..."

J'aurais aimé qu'ils parlent de la lettre de Gracq à propos de Mécanique, elle vaut tous les prix du monde...mais celui-ci, le prix Louis Guilloux, est aussi un bonheur! Emotion...

 

ROLLING STONES
François Bon

"L'avenir à long terme disparaît, et on ne s'en aperçoit pas..." et comme cette phrase - d'André Malraux donc - interfère avec tout ce livre [...] et qu'on examine enfin tout cela qui vous a fait, mais prétendait rester discrètement dans les limbes : irruption des photographies couleur, la normalisation démultipliée par les amuseurs de télévision, les disques à date de sortie calculée, et tous ces gadgets qui furent les nôtres pour paraître en arme dans le monde, du transistor au magnétophone à cassettes une histoire avec repères tout aussi bien définis. Tout ce tumulte dans le monde, et si peu du profond tumulte du monde : on s'imaginait qu'on croiserait l'histoire, la politique, les grands flux ou reflux et puis non, quand bien même on a les avions, quelques évènements, et que le bruit des guitares maintenant et partout."

MECANIQUE
François Bon

"Lamento: temps que s'ébauchent les rêves (ils viennent maintenant, parfois énigmatiques, parfois horribles), pas de voix encore mais sa présence, là-bas de l'autre côté d'une rive et qu'il nous faudrait rejoindre, on ne peut pas, par ces paysages plats avec ruines, paysages désolés qui sont le cadre monochrome de l'enfance, ainsi convoqués, écrasés, dénudés et simplifiés."




 

François Bon

Les Indes noires

Les Indes noires, c’est le titre d’un Jules Verne. J’avais
emporté ça, pour les quinze heures d’avion, mais ça se passe
sous terre, vers l’Écosse, dans des mines de charbon
abandonnées. Quelque chose comme, mais sous une
coupole sombre, ce qu’on traverse un dimanche de février,
en allant en taxi vers Roissy : enfilades d’usines cassées entre
les empilements de chair vivante, et des halls ultramodernes
où tout se fait sans l’homme. Et puis Roissy, machine froide :
dès Dubaï, l’escale, on est surpris du peu de mal qu’on a à
oublier tout ça, le froid, le gris, même si aller d’une usine à
une autre n’importe où, c’est toujours la même machine qui
nous attendait au bout ; le travail partout se ressemble, c’est
nul.