MICHELA MARZANO
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2022

MICHELA MARZANO
Mon nom est sans mémoire

"Nos racines ne nous déterminent pas, nous ne sommes pas des arbres. Mais l'héritage familial, nous le portons en nous. Nous sommes le fruit d'une histoire qui s'est transmise de génération en génération, qui persiste et qui vit en chacun de nous et qui, même quand beaucoup de souvenirs sont inaccessibles, nous façonne, influence notre façon d'être et de faire, se sédimente même dans notre langage, dans notre façon singulière de nommer les choses."


MICHELA MARZANO
Eloge de la confiance

"Je voudrais montrer dans ce livre que la confiance, à la différence du crédit, renvoie à la fois à quelque chose de fondamental et de dangereux.
Elle est fondamentale car, sans confiance, il est difficile d'envisager l'existence même des relations humaines: des rapports de travail jusqu'à l'amitié, en passant bien évidemment par l'amour, toute relation semble devoir s'appuyer sur un noyau minimal de confiance mutuelle. (...) Elle nous permet de parier de nouveau sur nous-mêmes, sur les autres, sur l'avenir, en cassant le cercle vicieux de l'angoisse.
Mais la confiance est dangereuse aussi: elle implique toujours le risque que le dépositaire de notre confiance ne soit pas à la hauteur de nos attentes. La confiance est un pari humain."

2012


2009

MICHELA MARZANO
un encombrant retour?

"Le fascisme historique est mort en 1945. Définitivement ? Nos démocraties occidentales sont-elles à l'abri de toute tentation autoritaire ? Comment interpréter certaines dérives contemporaines, les politiques sécuritaires, la diabolisation de l'Autre, l'effacement de l'espace public, ou encore l'irruption des médias dans nos vies privées ? Bien sûr, nos régimes restent démocratiques. Mais ce qui a rendu possible le fascisme, c'est son idéologie de l'amalgame : un mélange de tradition et de modernité. N'est-ce pas ce qu'on est en train d'observer ici ou là ? Pourquoi ne pas poser en France, comme nous y invite le débat en Italie, la question de l'actualité du fascisme ?"


MICHELA MARZANO
Extension du domaine de la manipulation
de l'entreprise à la vie privée

"La pratique du coaching est révélatrice d'un changement fondamental de société. L'individu pense en termes de « stratégies comportementales » et de « capital à faire fructifier ». La complexité de l'être humain et ses contradictions deviennent des obstacles à surpasser. C'est au fond une mise à l'écart de la pensée critique, afin d'engendrer une adhésion complète à ce qui est désigné par la communauté comme « bien ». Ce n'est pas un hasard si la montée en puissance du coaching s'accompagne d'une critique radicale des démarches psychanalytiques, de plus en plus accusées d'être lourdes et inutiles. Pourtant, même si certaines dérives de la psychanalyse méritent d'être soulignées, il est certain que croire qu'en cinq ou six séances un coach va faire resurgir toutes les « ressources nécessaires » que chacun a au fond de lui relève à la fois du mensonge et de la manipulation. Car si on arrive réellement à se convaincre que la volonté permet d'obtenir ce qu'on désire, et si ses souhaits ne se réalisent pas, alors de deux choses l'une : soit on culpabilise et on se sent responsable de sa faillite ; soit on commence à en vouloir au monde entier, en se renfermant dans la rancune, voire dans la haine des autres et de soi."

2008


2007

MICHELA MARZANO
La mort spectacle

"Mon propos est justement de chercher à éclairer ces questions. Mais, pour ce faire, il me faut commencer par raconter mon "voyage" et en décrire les conséquences - dont la principale est d'anesthésier petit à petit, de "neutraliser", le jugement du spectateur. Ces images extrêmes qui se construisent sur un arrière­fond de haine, haine de soi comme haine de l'autre, ces vidéos qui mettent en spectacle des actes de barbarie engendrent en effet une nouvelle forme de barbarie: celle de l'indifférence."


2003

MICHELA MARZANO
La pornographie ou l'épuisement du désir

"Tout au long de cet ouvrage, nous avons vu, dans la pornographie, le désir céder la place à la consommation, la liberté à l'asservissement, l'imaginaire au voyeurisme. Nous avons cherché à repérer les traits les plus caractéristiques de la pornographie classique et à mettre en évidence leur exacerbation dans les représentations pornographiques contemporaines. Les scénarios s'appuient sur une imagerie très pauvre, dans laquelle reviennent de manière récurrente les thèmes du chateau, du masque, les relations de domination et de soumission. Ces représentations reprennent d'ailleurs des éléments de l'esthétique fasciste et nazie pour mettre en scène l'aboutissement de la dépersonnalisation. ce qui amène à penser qu'on y trouve à l'oeuvre, au moins au point de vue symbolique, une logique comparable à celle qui avait rendu possible l'expérience des camps de travail nazis, où les détenus, réduits à des "choses", étaient dépouillés de leur forme humaine, de leur singularité, de leur unicité."